L'eau du robinet ... et les autres

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C'est une séquence de problématisation 

Elle a pour enjeu de faire discerner des différences de qualité de l'eau, l'eau qui nous entoure en interaction avec la présence des hommes. Que buvons-nous ? Quels sont les autres usages de l'eau dans les maisons ? Quels sont les usages de l’eau dans notre environnement ? D'où vient l'eau qui arrive dans nos maisons ? Où va l'eau qui en repart ?   Quelles sont les eaux « sales » ? Quelles sont les eaux « propres » ? Qu'est-ce qu’une eau propre ? Qu'est-ce qu’une eau potable ?

On devrait pouvoir distinguer les eaux domestiques et les eaux de ruissellement en aval ; les eaux suffisamment propres pour être rejetées dans le milieu naturel ou pour des usages d'irrigation par exemple, des eaux à destination de la consommation humaine (potable). Le vocabulaire lié à la qualité de l'eau sera noté pour en ajuster la signification au cours du module : traitement, assainissement, nettoyage, purification, épuration, eau propre, eau potable, eau pure…

Les élèves sont amenés à s'exprimer sur ce qu'ils croient savoir ; les propositions sont comparées et affichées en vue de leur discussion ultérieure au cours du module. Les connaissances des élèves sur les chemins de l'eau seront à préciser au cours du module, à la fois pour chaque élément et en replaçant chaque étape dans un schéma d'ensemble plus précis. On pourra sur des schémas de « chemins de l'eau » faire colorier de couleurs différentes les eaux propres et les eaux sales. La présence d'une usine de traitement peut apparaître sur certains schémas proposés par les élèves.

Une comparaison entre eau du robinet et eau en bouteille (eau « de source » ou eau « minérale ») peut être menée  avec activités de comparaison des goûts, comparaison des étiquettes, recherche des avantages et inconvénients.

Une approche historico - géographique pourrait compléter cette première séquence : En a-t-il été toujours comme cela ? Est-ce partout comme çà dans le monde ?

L’eau du robinet ... et les autres

Durée de la séquence : 1 H 30

Résumé : Elle a pour enjeu de faire discerner des différences de qualité de l'eau, l'eau qui nous entoure en interaction avec la présence des hommes. Que buvons-nous ? Quels sont les autres usages de l'eau dans les maisons ? Quels sont les usages de l’eau dans notre environnement ? D'où vient l'eau qui arrive dans nos maisons ? Où va l'eau qui en repart ?   Quelles sont les eaux « sales » ? Quelles sont les eaux « propres » ? Qu'est-ce qu’une eau propre ? Qu'est-ce qu’une eau potable ?

En France, on boit l’eau du robinet, sauf s’il est mentionné « non potable ».

L’enseignant  introduit  le questionnement :


Est-ce que vous buvez de l’eau du robinet ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui nous garantit qu’elle est bonne ? Quelle est la différence avec l’eau en bouteille ? Qu’en pensez-vous ?

Débat sur l'eau  du robinet

Des échanges verbaux s’en suivent. Certains élèves affirment, par exemple : « Si elle n’était pas bonne, on le dirait ! » D’autres élèves déclarent boire l’eau du robinet chez eux, mais pas au collège et d’autres encore disent ne boire que de l’eau en bouteille ! … Ils en apportent d’ailleurs au collège. Un élève évoque une fontaine à eau mise à leur disposition au restaurant scolaire, un autre considère qu'il ne s’agit pas de l’eau du robinet ».

La question est posée : l’eau d’un robinet est-elle toujours bonne à boire ? est notée par les élèves sur le cahier d’expériences. Cette question va permettre peu à peu de se poser un problème plus large.

Une demi-séance est consacrée à un débat sur les arguments que peuvent fournir les élèves tenant de l'une ou l'autre des propositions :

  • « Oui, elle est toujours bonne à boire »
  • « Non, elle n’est pas toujours bonne à boire »

Pour remédier à la passivité de certains, c’est le groupe-classe qui gérera la discussion. Les élèves se répartissent selon l’une ou l’autre affirmation et argumentent entre eux, puis confrontent leurs arguments ...

Il est important d’observer l’investissement de chacun des élèves, de relancer l’intérêt individuellement, de faire naître la nécessité d’écrire tout ce qui est dit pour préparer la confrontation.

L’eau du robinet est-elle toujours bonne à boire ? Des arguments et des anecdotes peuvent faire l’objet d’un débat « questions-réponses » entre les élèves. Des pistes peuvent être amenées par le professeur pour enrichir le débat.

Quelques propositions d’élèves

Choix 1 : « L’eau du robinet n’est pas toujours bonne à boire, car elle peut rendre malade si on l’utilise ». Il y a confusion entre cause et conséquence ou mauvaise utilisation de « car ». Une proposition de reformulation peut être proposée : « Je sais que l'eau du robinet peut (dans certains cas) rendre malade ; elle n'est donc pas toujours bonne à boire ». Il faut faire préciser les cas par les élèves.

Choix 2 : « L’eau du robinet est toujours bonne à boire  parce qu’on s’en sert pour la cuisine  ; quand on ne peut pas boire l’eau, c’est écrit !   il y a des usines qui nettoient l’eau … »

D'autres arguments sont aussi évoqués : « l’eau du robinet n’est pas mauvaise puisqu’on l’utilise pour se brosser les dents ...  Si l’on achète de l’eau minérale, c’est parce que l’eau du robinet a un goût (sapidité) et que l’eau minérale donne la santé ... Dans les bouteilles d’eau minérale,  il n’y a jamais de microbes… »

L'enseignant incitera les élèves à noter les arguments pour chacun des choix.

À ce stade de la séquence, l’adjectif « potable » qui peut être employé par les élèves (inscription sur les fontaines publiques),  signifie « peut-être consommée », sans que soient associés les critères de potabilité. Ceci devra être  précisé ultérieurement  lors de la séquence sur le fonctionnement d'une STEP (station d'épuration) qui porte sur l'analyse de l'eau.

Recherche pour comparer l'eau du robinet et l'eau en bouteille

L'eau en bouteille est elle meilleure  (au goût ? Pour la santé ?) que l'eau du robinet ? Cette question peut trouver réponse avec une étude documentaire comparative sur l’eau du robinet et l’eau en bouteille (en annexe 1). 

La question du goût  (et de l'odeur) des différentes eaux peut aussi être posée  avec un atelier de dégustation de différentes eaux du robinet et de différentes eaux en bouteille.

Certains élèves trouvent que l’eau  du robinet a une odeur, la trouvent salée, d’autres sans odeur et sans goût particulier.

Synthèse

La synthèse devrait permettre d'arriver à quelques formulations qui vont parfois à l'encontre des pratiques des élèves ou de leurs idées préalables ;

Il n'y a jamais assez d'eau pour en gaspiller.

En France, l'eau du robinet distribuée dans les maisons est potable et très surveillée, au moins autant que l'eau en bouteille commercialisée.  Hors des maisons, en ville, elle est indiquée «  non potable » si tel est le cas.

L'eau de source est celle qui comporte le moins de substances autres que l'eau. C'est celle qu'on donne aux bébés.

L'eau minérale est utile à la santé de ceux qui présentent certains déficits : consommer tous les jours toujours la même  eau minérale n'est pas forcément bon pour la santé. L'eau minérale présente une teneur garantie en certains sels minéraux ; pour cela elle est souvent  « normalisée », car la source n'est pas aussi constante.

Les eaux commerciales coûtent beaucoup plus cher que l'eau du robinet.

Émergence de  questions sur les chemins de l'eau

Après ce débat sur l'eau du robinet et l'eau en bouteille, l'enseignant cherchera à faire s'exprimer les élèves sur les chemins de l'eau « de ville » :

  • D’où vient l’eau ?
  • Quel est son chemin jusqu’au robinet ?
  • Où va l’eau utilisée dans la maison  (pour la cuisine, la vaisselle, la toilette, le lavage, etc.) ?
  • Comment est-elle nettoyée ?
  • Buvons-nous l'eau ainsi nettoyée ?

Les réponses des élèves sont parfois surprenantes  et font percevoir à l'enseignant les idées préalables qu'il faudra faire évoluer :

« L’eau vient de la mer, puis va au château d’eau1 et arrive dans nos maisons… elle vient des égouts, puis passe au château d’eau et arrive au robinet… elle vient des égouts, se fait nettoyer, puis va au robinet… les eaux usées vont dans les égouts, puis dans un château d’eau, puis dans la mer… elles vont dans des usines de nettoyage, puis dans les robinets ou dans des usines pour être mises en bouteille… ».

On peut interroger les élèves :

  • sur ce qu'on trouve normalement  dans les eaux usées au sortir des maisons,
  • sur ce qu'il faut éviter d'y jeter,
  • sur ce qu'on trouve dans les eaux de ruissellement.

· On fait ainsi émerger l'idée de la nécessité de nettoyer l'eau avant de la rejeter dans la nature, pour ceux qui n'en avaient pas pris conscience.

Un schéma peut être produit, représentant les chemins de l'eau ; les propriétés supposées de l'eau sur chacun des tronçons du trajet seront colorées selon le caractère propre, sale, potable,  ou d'une autre couleur si on ne sait pas.  Les schémas seront comparés.  Ils sont   hypothétiques et devront être modifiés au fur et à mesure de l'avancée du module.

La visite à une station d'épuration est annoncée. On essaye de localiser sur le schéma des chemins de l'eau où peut se situer cette station et comment elle peut nettoyer l'eau.

Des situations hors norme peuvent  être aussi évoquées   par les élèves : inondations, catastrophes polluantes, maladies telles que légionellose… Les élèves peuvent s'interroger sur la garantie de potabilité (question à noter pour poser aux experts lors de la visite).

Ils réfléchissent à un protocole expérimental « Comment nettoyer une eau sale (usée) ? » qu’ils devront mettre en œuvre lors de la séquence dur le fonctionnement d'une STEP.



[1]  Un château d’eau est une construction destinée à entreposer l’eau potable. Il est placé, en général, sur un somment géographique pour permettre de la distribuer sous pression. Il est dans le circuit de l’eau potable.