Projet n°9 : Machaut en résonances - M. Nègre
Publié le 06/06/2024 | Modifié le 11/12/2024
Comment les outils numériques permettent-ils d’aborder avec des élèves de Secondes la poésie médiévale qui semble pourtant si éloignée de leur univers, de leur représentation de l’amour et du monde, mais aussi de leur langue ?
Quels moyens solliciter pour permettre l’étude de textes tant profanes que sacrés avec un public de quartier sensible qui se montre souvent réfractaire quant à la découverte de la musique dite « savante », ainsi qu’à la question de la culture commune dès lors qu’elle touche à l’histoire des religions et des littératures ?
Pour ce faire, il a été décidé d’aborder la poésie du XIVe sous l’angle de la continuité. Bien que la polyphonie ait pris son essor au XIIe et que les structures poétiques et musicales fixes se soient répandues depuis le XIIIe, il nous revient aussi de faire comprendre aux élèves, la part de liberté qu’offraient les artistes médiévaux, qu’ils soient jongleurs, musiciens ou troubadours. C’est pourquoi, la notion d’improvisation a été placée comme objectif à atteindre afin de parvenir à la compréhension, à l’interprétation, mais surtout à l’appropriation des textes de Guillaume de MACHAUT. L’improvisation étant évidemment une technique de création partagée aussi bien par les artistes médiévaux que contemporains.
A ce titre, le quatuor de saxophonistes MACHAUT m’a semblé pertinent à solliciter puisque ces musiciens de la Région Centre avaient interprété La Messe de Notre Dame à diverses occasions, lors de performances tant musicales que sonores.
L’objectif dès lors, était de parvenir à créer un podcast qui propose l’interprétation de quelques poèmes de Guillaume de MACHAUT grâce à un échange avec des artistes contemporains. Spécialisés dans la musique sacrée, profane, mais aussi experts en improvisation autant qu’en musique écrite, la rencontre entre artistes et élèves pouvait favoriser l’appropriation des textes.
En faisant résonner musique et texte, instruments et voix, musiciens et élèves, mais aussi élèves entre eux, je voulais inviter à la réflexion sur la part de liberté qu’offrent les mots et les sons, tout en faisant réfléchir à la place de l’improvisation, à la manière des jongleurs du XIVe.
C’est grâce au dispositif « Aux Arts lycéens » que les interventions des musiciens ont pu être financées et voir le jour.