Ecrire un récit interactif

À propos de cette page
Naviguer dans la rubrique
Partager

 

       Faire de l’utilisation des TIC un outil de motivation des élèves en matière d’écriture, et modifier leur attitude face à la démarche scripturaire.

 

 

I- Le contexte pédagogique

 

    Intervention dans le cadre d’un projet interdisciplinaire Lettres-Allemand-Tice de 1h30 hebdomadaire.

 

    Effectif de 28 élèves qui ne sont pas tous germanistes .

 

    Mise à disposition de deux salles et du CDI. Une salle de cours de 30 places, et une salle informatique munie de 14 postes dotés d’un traitement de textes. Le CDI est utilisé dans le cadre des recherches.

 

     Nombre de séances : 12

 

    Le traitement de textes a été employé pour toutes les étapes de ce travail. Ce parti pris vient de la volonté des enseignants d’utiliser tout le potentiel d’un logiciel avant tout centré sur l’écriture, et de ne pas surcharger l’apprentissage avec l’ajout d’un éditeur html ou d’un autre type de programme.

 

 

Objectifs pédagogiques

 

    Réaliser un récit fantastique où le lecteur, après chaque passage lu, ait le choix de sa progression et ainsi devienne acteur de la narration.

 

 

 c. Les genres d’écriture

Les élèves sont également conduits, au cours du cycle central, à prendre en compte de manière plus précise les genres du récit : par exemple, l’importance de la «chute» dans la nouvelle, les éléments qui fondent le «merveilleux» dans le conte, la construction du héros dans le récit d’aventures, les ingrédients de la peur dans le récit fantastique, les techniques du réalisme dans le reportage, etc. Ils comprennent que leurs récits entrent dans des genres que la pratique culturelle a fixés et qui déterminent en partie la planification de l’écriture et les attentes de la lecture. »

Documents d’accompagnement ; Le Français en cycle central

 

     Il est à noter que chaque étape de la progression pouvait faire l’objet de consignes scripturaires orientant l’élève vers tel ou tel type de discours afin d’évaluer ses compétences dans le maniement des différentes formes.
 

Valoriser le travail des élèves à l’aide de l’outil informatique, et les motiver face à l’activité scripturaire.

 

Utiliser de manière raisonnée le correcteur orthographique, et prendre l’habitude d’un retour sur sa production pour l’améliorer.

 

Faire la liaison avec les compétences numériques.

 

Afin que ces objectifs soient clairement définis pour nos élèves, nous avons établi un carnet de bord devant être rempli après chaque séance et participant à la fois d’une auto-évaluation de l’élève et d’une évaluation sommative des enseignants.

 

Cf : Carnet de bord vierge

 

      Exemple de carnet de bord rempli par une élève

 

 

II- La mise en œuvre

 

   Par alternance, la moitié des séances se déroule en salle de cours afin de déterminer les étapes du schéma narratif à l’oral, faire les recherches nécessaires, et procéder à une première rédaction.

 

Pour que la trame narrative soit perceptible par les élèves et qu’ils ne se sentent pas perdus au fur et à mesure de la réalisation, un document leur a été distribué.

 

Cf : Feuille de progression

 

   La seconde moitié est réalisée en salle informatique. Après une première saisie du texte et sa sauvegarde, chaque élève est amené par l’enseignant à corriger par lui-même les mots signalés « à la volée », c’est-à-dire soulignés au moment de la saisie. Ce travail se fait sous la forme d’une discussion avec l’enseignant permettant à l’élève de mobiliser ses connaissances et de valider ses choix.

 

Par la suite, il est fait appel au correcteur orthographique en orientant l’élève vers une attitude de doute systématique et salutaire. Une fois encore, l’échange avec l’enseignant lui permet d’évaluer les propositions faites par le logiciel puis de valider ses choix.

 

Après impression du document, une dernière étape consiste à une relecture sur papier en vue de transposer la compétence à revenir sur une production, à l’améliorer dans une situation plus traditionnelle d’écriture.

 

   L’avant-dernière séance est réservée à la mise en place des liens hypertextuels par les élèves pour donner naissance au récit interactif. 

 

 

III- Pourquoi utiliser le numérique ?

 

Les élèves sont motivés par une autre manière de réaliser un travail écrit.

 

Le recours à l’utilisation raisonnée du correcteur orthographique développe une approche plus critique de l’outil informatique.

 

Les élèves appréhendent un nouveau type de lecture, non plus linéaire mais aléatoire grâce au lien hypertextuel.

 

Ils apprennent à mettre en place un espace de travail au sein duquel ils gèrent leurs fichiers. La dernière séance rend cette organisation impérative car sinon la réalisation des liens est impossible.

 

 

IV- Les limites de la démarche

 

        A proprement parler, nous n’avons pas rencontré de problèmes majeurs dans le cadre de ce projet interdisciplinaire, les élèves faisant preuve de motivation. Il faut principalement canaliser leur imagination, et s’assurer que le récit reste fantastique sans basculer dans le merveilleux, le conte, ou la Science-Fiction. (Cf : Tzetan TODOROV, Introduction à la littérature  fantastique). Pour cela, il est important de proposer au préalable aux élèves des lecture de nouvelles fantastiques afin qu’ils aient une idée précise, concrète du genre auquel ils sont confrontés.

 

        Par ailleurs, certains regrettent de ne pas avoir écrit une nouvelle entière, mais seulement des passages. Cette remarque se comprend aisément puisqu’il est plus facile de développer une trame seul que de se contraindre à prendre en compte le développement d’autrui. C’est pour cela qu’à chaque étape l’élève doit reprendre le travail de son camarade et s’y adapter. Cela nous a semblé participer au mieux à la prise en compte de la situation d’énonciation si importante en matière d’écriture.

 

        Après une auto-évaluation de chaque élève, évaluation du dispositif par les enseignants, il s’avère qu’environ 65% des élèves ont compris que le traitement de textes, et plus particulièrement le correcteur orthographique, est un moyen permettant d’améliorer, de valoriser une production, mais en aucun cas une fin en soi.

 

L’utilisation raisonnée du correcteur n’est appliquée que par 50% des élèves. En effet, certains préfèrent prendre plaisir à coucher sur le papier le fruit de leur imagination plutôt que de s’astreindre à une relecture.

 

        Enfin, une petite portion n’a pas saisi l’utilité de la relecture, et, pour des raisons diverses, veut se débarrasser au plus vite de l’acte d’écriture.

 

Cette dernière partie des élèves prouve que la démarche entreprise dans le cadre restreint d’un projet interdisciplinaire doit être utilisée plus largement de manière trans- ou interdisciplinaire afin de modifier profondément le comportement des élèves face à l’écriture. Les TICE enrichiront la pratique quotidienne de chaque matière, et chaque enseignant viendra ainsi prouver aux élèves la plus value importante qu’ils peuvent apporter à leurs travaux.

 

 

Philippe GODIVEAU

 

Pour aller plus loin: le fil RSS Edubase