Rapport de L'IGESR sur la Pratique de l’informatique aux cycles 3 et 4
Aux cycles 3 et 4, l’enseignement du numérique et de l'informatique vise à favoriser le développement de compétences en littératie numérique (intégration du numérique dans les apprentissages et utilisation de logiciels) et en pensée informatique (sciences de l’informatique).
Cependant l'informatique souffre d’une ambiguïté, c'est une science souvent confondue avec la littératie numérique qui concerne l’usage des logiciels. Il est donc important de lever cette ambiguïté dans les futurs programmes et formations des élèves.
Le rapport de l'IGESR ci-joint constate qu'au cycle 3 et cycle 4, le faible temps d’exposition des élèves à la pratique de l’informatique, le manque de formalisation des problèmes en vue de leur programmation et le manque de consolidation des apprentissages ne favorisent pas la pensée informatique pourtant indispensable au développement des compétences du XXIe siècle.
Au collège, les professeurs de mathématiques et de technologie se heurtent à des problèmes didactiques (ils enseignent l'informatique avec des outils et problèmes de natures différentes) et à des problèmes pédagogiques (difficultés dans l'alignement des progressions pédagogiques, diminution des enseignements pratiques interdisciplinaires - EPI -). De plus, la forme actuelle de l’examen du DNB, n’encourage pas la pratique de l’informatique dans la mesure où les exercices proposés sont réalisés sur papier.
Cependant, la participation à des concours d’informatique ou de robotique peut créer le lien entre ces 2 disciplines en les mobilisant autour d’un même défi, d'une même approche.
Concernant l'inégalité filles/garçons sur le numérique, les professeurs interrogés avouent ne pas différencier leur enseignement dans la pratique de l'informatique en classe. On constate pourtant que les filles s'investissent moins que les garçons dans les clubs et concours. Elles ne s'engagent pas spontanément (ou "individuellement ») dans des activités informatiques ou robotiques sauf si l'ensemble de la classe est sollicité et sont plutôt attirées par la dimension créative alors que les garçons le sont par la compétition.
Ces différents constats nous montrent qu’une sensibilisation des professeurs aux biais de genre dans la pratique de l’informatique est aujourd'hui nécessaire.