Ecrire et mettre en voix l’actualisation d’une nouvelle du XIXème, « la dot »

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I- Contexte pédagogique

 

- Cycle / Profil de classe :Cycle 3

 

Travail disciplinaire

 

- Problème posé :Les récits du XIXème siècle sont éloignés des repères des élèves, ils ne perçoivent pas la critique sociale et psychologique chez Maupassant et restent centrés sur l’aspect narratif.

 

- Objectif principal : Exprimer sa compréhension, son interprétation et développer le plaisir de lire.

 

- Compétences construites:

 

- Dire de manière expressive, à plusieurs voix, en suggérant l’ironie

 

- Lire, comprendre et interpréter des textes littéraires, les situer dans un contexte historique et culturel

 

- Ecrire pour rendre compte de sa compréhension, pratiquer la transposition pour composer des écrits créatifs

 

- Etude de la langue : registres, différentes manières d’exprimer une idée, prise en compte des caractéristiques des textes à produire, différences entre grammaire de l’oral et de l’écrit

 

 

- Stratégies pédagogiques : Tâche complexe, motivation liée à la valorisation des élèves et du monde qui les entoure, mouvement de l’écrit vers l’oral, écriture collaborative.

 

- Principaux outils numériques : Titanpad (écriture collaborative), Audacity (montage son)

 

- Un exemple de réalisation :

 

•    Le narrateur disparaît, la présentation des personnages principaux se fait par le dialogue de personnages secondaires créés dans ce but.

 

- Texte de la nouvelle :


Personne ne s'étonna du mariage de maître Simon Lebrument avec Mlle Jeanne Cordier. Maître Lebrument venait d'acheter l'étude de notaire de maître Papillon ; il fallait, bien entendu, de l'argent pour la payer ; et Mlle Jeanne Cordier avait trois cent mille francs liquides, en billets de banque et en titres au porteur. Maître Lebrument était un beau garçon, qui avait du chic, un chic notaire, un chic province, mais enfin du chic, ce qui était rare à Boutigny-le-Rebours.

    Mlle Cordier avait de la grâce et de la fraîcheur, de la grâce un peu gauche et de la fraîcheur un peu fagotée ; mais c'était, en somme, une belle fille désirable et fêtable.

 

 Adaptation sonore

 

•    Modification du cadre spatio-temporel : la traversée de Paris ne se fait plus en omnibus mais en métro. Simon ne va plus sur l’impériale mais dans un autre wagon. Jeanne reste confrontée à différents personnages parisiens.

 

-    Texte de la nouvelle :


    "Monte dans l'intérieur moi, je grimpe dessus pour fumer au moins une cigarette avant mon déjeuner". Elle n'eut pas le temps de répondre ; le conducteur, qui l'avait saisie par le bras pour l'aider à escalader le marchepied, la précipita dans sa voiture, et elle tomba, effarée, sur une banquette, regardant avec stupeur par la vitre de derrière, les pieds de son mari qui grimpait sur l'impériale.


    Et elle demeura immobile entre un gros monsieur qui sentait la pipe et une vieille femme qui sentait le chien.

    Tous les autres voyageurs, alignés et muets - un garçon épicier une ouvrière, un sergent d'infanterie, un monsieur à lunettes d'or coiffé d'un chapeau de soie aux bords énormes et relevés comme des gouttières, deux dames à l'air important et grincheux, qui semblaient dire par leur attitude : "Nous sommes ici, mais nous valons mieux que ça", deux bonnes soeurs, une fille en cheveux et un croque-mort, avaient l'air d'une collection de caricatures, d'un musée des grotesques, d'une série de charges de la face humaine, semblables à ces rangées de pantins comiques qu'on abat, dans les foires, avec des balles.

 

 Adaptation sonore

 

 Réalisation finale

 

 

II- Mise en œuvre

 

•    Etude de nouvelles de Maupassant. Analyse de différentes interprétations cinématographiques des textes. L’idée est de sensibiliser les élèves à la notion de « reprise », de les amener à distinguer le cadre contextualisé d’un récit et la portée plus générale, voire universelle des rapports humains mis en œuvre. Pour cela les personnages évoluent lors de l’adaptation, certaines ellipses sont comblées par le réalisateur. Autant de pistes qui seront réinvesties par la suite : comment proposer une réécriture qui tout en respectant le récit le réinterprète de façon personnelle.

 

•    La nouvelle La Dot est lue et étudiée par étapes en accentuant la compréhension des caractères des personnages. Les thèmes de l’argent, de la tromperie et de l’amour trahi sont mis en avant par les élèves.

 

•    Débattre et choisir les éléments du récit : par groupe, les élèves prennent en charge un passage du récit et en proposent un contexte actuel (cadre spatio-temporel, personnages, modernisation…). Une mise en commun est nécessaire pour assurer la cohérence de l’ensemble : reprise de certains personnages secondaires, réflexion sur les effets de reprise, mise en avant des indices de lecture, modification de la chute (absence du cousin pour accentuer la brutalité de la trahison).

 

•    Transposer la narration en dialogue théâtral, écriture collaborative sur Titanpad(utilisé précédemment en classe pour un autre travail d’écriture). Sur le réseau, les élèves ont accès à un lien pour retrouver les documents collaboratifs. Cela permet d’enrichir et de modifier les dialogues lors de l’écriture mais aussi de les modifier lors des phases de mises en voix. Les élèves prennent notamment conscience d’une syntaxe différente entre l’oral et l’écrit.

 

•    Travailler la lecture expressive et s’enregistrer. Certains textes sont modifiés pour s’adapter aux enchainements du dialogue.

 

•    Monter, enrichir par des effets sonores, réécouter, critiquer, modifier.

 

•    Evaluer.

 

 

III- Pourquoi utiliser le numérique ?

 

•    Plus-value de l’écriture collaborative grâce au numérique : travail synchrone des participants sur le même document, possibilité de revenir en arrière sur le « film » de l’écriture, possibilité de commenter grâce au « chat » les ajouts effectués dans le document.

 

•    Plus-value de l’enregistrement numérique : Travail par étapes grâce au montage, amélioration possible de la diction et des effets grâce à la réécoute, plaisir du jeu théâtral sans la difficulté de l’image.

 

 

IV – Limites et ajustements

 

•    Seule l’évaluation du groupe est possible : la finalisation du projet prévaut.

 

•    Place et rôle de chacun à définir lors des enregistrements.

 

•    Le travail de la voix aurait pu être accentué, enregistrement un peu précipité faute de temps.

 

Angélique VOISIN

Collège Claude Debussy, La Guerche sur l'Aubois

 

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