Les plaques de Ben à Blois : comment interroger et mieux connaître sa ville ?
Le projet vu des lycéens
I-Descriptif du projet
Elèves
Projet réalisé par un groupe d'élèves de 2nd ayant choisi l'option facultative "histoire des arts".
Groupe de 20 élèves, répartis dans 5 classes différentes.
Horaires de cours : vendredi 15h-18h
Professeurs
Catherine Coutan-Montmain, professeure documentaliste
Véronique Gatounes, professeure de français, en charge de l'option HIDA
Hélène Latger, professeure d'histoire-géographie, en charge de l'option HIDA, coordinatrice
Objet du projet
Pour les lycéens, il s'agissait de travailler sur certains des lieux et bâtiments de Blois sur ou devant lesquels l'artiste Ben a posé ses plaques et ses interrogations.
Ce projet s'intégrait dans le programme de l'option facultative d'histoire des arts de 2nd. Le programme impose la réalisation d'un projet collectif d'une durée maximum de 20 heures. Il est recommandé de travailler en relation avec le patrimoine local afin de faire des sorties sur le terrain.
Quelques objectifs
-organiser un travail collectif, développer la prise de décision collective, l'autonomie des élèves dans le cadre de petits groupes de travail et du groupe-classe, organisation de son travail dans le temps…
-acquérir une démarche d'histoire des arts, en menant ici une réflexion sur l'architecture ;
-mettre les élèves en situation d'observation in situ ; savoir regarder son milieu de vie ;
-savoir faire des recherches ;
-se former à l'oral.
II-Etapes du travail
1-Prise de contact et première rencontre avec les collégiens
Constitution de 6 groupes de travail. Choix du lieu/bâtiment étudié dans une liste préétablie de 6 lieux/bâtiments en fonction de la localisation des plaques de Ben.
Envoi d'un message aux collégiens par l'intermédiaire d'un Digipad : présentation du groupe et invitation à une sortie commune.
En parallèle : découverte du mouvement Fluxus et de Ben.
2-Première rencontre collégiens/lycéens :
Groupes mixtes : collégiens/lycéens.
Recherche des plaques de Ben à l'aide de plans.
Consignes :
-Rechercher les plaques.
-S'interroger sur le sens des interrogations posées par Ben.
-Faire des photographies du lieu.
Fin de la rencontre devant le "Mur des mots" de Ben, Conservatoire de musique/Fondation du doute.
3-Etude des lieux/bâtiments
Recherche d'informations et d'images dans le fonds du CDI, sur les lieux et bâtiments.
Outils d'aide à la recherche : fiches pour aider à relever des informations dans les documents.
Ces recherches portent :
-sur l'histoire et l'architecture du lieu/bâtiment,
-sur un personnage historique lié à ce lieu,
-sur les images représentant ce lieu, anciennes ou actuelles.
Documentation complémentaire fournie par le Direction de l’Action Culturelle de Blois, Ville d’Art et d’Histoire.
Ces recherches doivent nourrir, d'une part, le travail des collégiens, d'autre part les présentations orales des lycéens lors du rendu final.
4-Sortie sur les lieux
Objectifs :
-revoir les lieux à partir des connaissances acquises lors des séances de recherches,
-faire des photos sous forme de reconductions* à partir de certaines images trouvées lors des recherches, pour mieux regarder les lieux/bâtiments,
-augmenter le nombre d'images
*reconduction photographique : photographie prise exactement dans les mêmes conditions qu'une photographie de départ qui est une photographie plus ancienne. Il s'agit de retrouver le même angle de prise de vue, la même distance…
5-Mise en forme des recherches :
Dans un premier temps, la présentation devait se faire in situ : les élèves devaient présenter leurs recherches sous forme d'une scénette.
Le projet ayant été modifié, les élèves ont réalisé des diaporamas pour faire une présentation en classe.
6-Deuxième rencontre collégiens/lycéens
Les collégiens ont été accueillis au lycée.
Programme :
-Présentation des travaux réalisés par les lycéens
-Visite du lycée guidée par les lycéens
-Repas au lycée.
-Sortie sur le terrain : présentation des travaux réalisés par les collégiens.
III-Description des outils numériques
Les lycéens ont utilisé un Digipad pour communiquer leurs travaux aux collégiens :
-première invitation
-présentation de leurs recherches
-images
Chaque colonne du Digipad était dédiée à un groupe qui pouvait y publier ses travaux sous diverses formes.
Ce travail a été commencé mais n'a pu être mené à bien, faute de temps.
Les élèves ne se sont pas suffisamment emparés de l'outil numérique, était-il adapté ? On n'a pas pris le temps d'en découvrir le potentialités.
IV-Bilan du projet
Le bilan est très mitigé :
-Le temps a manqué : 3 séances de 3h ont été perdues pour diverses raisons inhérentes à l'organisation de la vie du lycée.
-Le groupe d'option facultative histoire des arts était très peu intéressé : environ la moitié des élèves avaient choisi cette option afin d'avoir une dérogation pour venir dans ce lycée, mais sans aucune motivation pour cet enseignement. De ce fait le niveau et les attentes des élèves étaient extrêmement hétérogènes : des élèves étaient en complet refus, alors que d'autres étaient prêts à s'investir mais ne supportaient pas l'attitude des élèves non motivés. Les relations ont été très tendues dès le début de l'année. L'implication dans ce projet a été très faible.
-Les recherches ont trop porté sur l'approche historique des lieux/bâtiments. Il aurait fallu se concentrer sur les représentations et sur leur analyse pour ensuite en venir à la contextualisation historique, ce qui est l'approche par l'histoire des arts. Les compétences exigées étaient trop nombreuses et de ce fait les productions ont été de très mauvaise qualité.
-Travailler entre collégiens de 4è et lycéens de 2nd est peu motivant pour les élèves de 2nd.
-Le projet a été imaginé et monté par les professeurs, sans la collaboration des élèves, notamment des lycéens. Cela a contribué à leur non-investissement. Voyant le peu de motivation et la situation d'échec dans laquelle se trouvait l'équipe du lycée, nous avons demandé aux lycéens de choisir les modalités de présentation du projet et de faire des propositions pour la dernière journée. Ils se sont montrés actifs à ce moment-là, faisant des propositions, notamment pour transformer les présentations in situ en diaporamas.
-Les élèves n'ont pas voulu faire de présentation in situ, sous forme de scénettes mettant en jeu un personnage historique et des personnages à imaginer, même pas sous forme de simple visite guidée, sauf un groupe. On s'est heurté là, au fait que le groupe d'option était constitué d'élèves venant de 5 classes différentes, que l'on est à l'âge de l'adolescence où il y a refus de se montrer en tant que soi-même, de s'exposer devant des élèves que l'on ne connaît pas.
En outre, l'individualisation de l'enseignement élevée comme un dogme dans l’Éducation nationale rend très difficile le partage, l'échange, le travail collectif entre les élèves au sein des classes, et encore davantage quand le groupe n'est pas constitué.
-Le projet tel qu'il était conçu, ne permettait pas assez une construction collective de l'ensemble du groupe qui aurait obligé à des échanges collectifs afin de prendre des décisions pour faire avancer le projet. En outre, c'est aussi au vu des fractures existant dans ce groupe que l'on a dû abandonner l'idée de scénettes.
-Les échanges avec les collégiens ont été très pauvres. Pour plusieurs raisons :
-la réflexion préalable sur les formes et les objectifs de cet échange entre les deux équipes (professeurs de collège / de lycée) n'a pas été menée ;
-le temps a manqué pour les lycéens ;
-les recherches des lycéens pouvaient nourrir le travail des collégiens ; mais les activités des collégiens semblaient apporter peu aux travaux des lycéens.
Cet aspect aurait dû être primordial dans ce type de projet entre des classes de deux établissements différents.
Pas de production collective finale envisagée en amont, qui aurait pu fédérer les 2 groupes.
-Les apports aux lycéens n'ont pu être mesurés, le projet s'étant terminé très tardivement.
Rédaction : Hélène Latger
Relecture : Catherine Coutan-Montmain